Evidemment, que rien d'officiel n'a adopté cette BEEDI. Mais dans la réalité, des étudiants, et plus particulièrement des enfants des ministres algériens, contractent une bourse d'étude à l'étranger depuis 20 ans. "Il y a un fils de ministre qui continue à ce jour d'avoir une bourse à l'étranger depuis 20 ans et la fille d'un autre ministre qui est boursière depuis 16 ans" s'indigne Abdelmalek Rahmani, coordinateur du national du Conseil National des Enseignants du Supérieur (CNES) sur les lignes du quotidien El Khabar.
Le coordinateur du syndicat des enseignants du supérieur a indiqué que le CNES disposait de preuves que des fils de ministres bénéficiaient de bourses de longue durée, allant jusqu'à 20 ans et dépassant de très loin le plafond fixé par le "président lui-même". Abdelmalek Rahmani a demandé l'ouverture d'une enquête urgente et large pour "démêler les fils du scandale" qui implique des enfants de ministres dans le bénéfice de bourses à l'étranger dans des conditions qui défient toutes les règles.
Selon la même source, "l'écrasante majorité des bénéficiaires de bourses parmi les nantis ne remplissent pas les conditions nécessaires pour obtenir ce soutien financé par le trésor public et censé être destiné aux élèves brillants qui ont obtenu les meilleurs résultats au baccalauréat".
Le dirigeant du CNES a fait "exploser cette bombe", selon la formule d'El Khabar, alors qu'il commentait l'initiative du ministre de l'enseignement supérieur, annoncée il y a quelques jours, visant à créer les conditions pour profiter des services des compétences scientifiques algériennes établies à l'étranger, souligne le Huffpost Algérie.
"Le CNES ne refuse pas le recours aux cadres algériens à l'étranger" a-t-il déclaré, mais il estime qu'il faut faire l'inventaire. Il faut s'assurer de leur parcours académique qui doit être clair et sans l'ombre de doutes car une bonne partie sont des "fils de ministres et de personnalités influentes" qui ont bénéficié par le piston de bourses à l'étranger. Le CNES, a-t-il ajouté, "n'acceptera pas qu'on puisse faire hériter l'université algérienne à des personnes qui ont utilisé la triche et la ruse durant leur parcours académique".
Sur un autre plan, Abdelmalek Rahmani s'attend à une rentrée universitaire chaotique dans certaines universités dont celles de Tizi Ouzou et Batna en raison, dit-il, des "tergiversations" du ministère à résoudre les problèmes posés. L'université va accueillir au cours de la prochaine rentrée entre 350.000 et 400.000 nouveaux bacheliers sur les 850.000 candidats au bac.
Le CNES, a-t-il souligné, ne cherchera pas à exploiter la rentrée universitaire pour faire pression mais "si le ministère ne prend pas l'initiative d'entendre nos préoccupations légitimes nous n'aurons pas d'autre choix que de commencer l'année universitaire par les grèves" concernant les nouvelles du dernier vent de contestation de ce syndicat pendant l'année universitaire en cours.

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